La police et la gendarmerie ont recensé 160.000 cas de violences intrafamiliales en 2008, dont 193 mortels, selon les chiffres de la direction centrale de la police judiciaire, dévoilés lundi aux Assises nationales de la sécurité à Paris.
Les femmes sont en première ligne, puisque 156 ont été tuées par leur compagnon ou leur ex-compagnon. Une seule a été tuée par son amante.
Par ailleurs, 27 hommes ont été victimes de leur compagne ou ancienne compagne.
Enfin, neuf enfants ont succombé à des violences paternelles.
L'ensemble de ces meurtres représente 16% des homicides constatés en 2008 par la police et la gendarmerie.
Les principales causes de ces violences sont "la dispute" pour les agresseurs féminins (44% des cas) et "la non acceptation de la séparation" pour les agresseurs masculins (35% des cas), selon la même source.
La tranche d'âge la plus concernée par les violences intrafamiliales est celle des 41-50 ans (28% des agresseurs et 21% des victimes). A noter que les personnes âgées ne sont pas épargnées puisque les plus de 70 ans représentent 20% des agresseurs et 18% des victimes, les plus de 80 ans 5% des agresseurs et des victimes.
Selon le bulletin de juin 2009 de l'Observatoire national de la délinquance (OND), les violences physiques dites "non crapuleuses", qui intègrent les violences intrafamiliales, sont en hausse de 5,3% au cours des 12 derniers mois.
D'après la dernière "enquête de victimation" réalisée par l'INSEE en 2007, les personnes de 18 à 60 ans victimes de violences familiales sont au nombre de 800.000 et représentent 2,3% de cette tranche d'âge.
Plus de 2% des femmes de 18 à 60 ans vivant en couple et moins de 1% des hommes déclarent avoir subi des violences physiques de la part de leur conjoint.
Cette proportion est plus élevée chez les jeunes (3% des 18-24 ans), chez les chômeuses (3,8%) et les femmes de chômeurs (4,6%), selon l'enquête de l'INSEE.